extrait : la montagne du Silence
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extrait : la montagne du Silence
sur les logismoi
La maîtrise des logismoi
Selon le père Maximos, les saints ont enseigné un programme élaboré pour maîtriser les logismoi. Les saints
avaient identifié cinq stades dans le développement d’un logismos.
1/ L’attaque : C’est lorsqu’un logismos pénètre dans l’esprit. Il s’agit de la suggestion, par exemple, de voler.
Le logismos se manifeste en disant… « regarde ces billets, personne ne regarde, prends-les. » A ce stade,
de tels logismoi ne sont pas des péchés, car ils n’ont entraîné aucun acte. Il s’agit simplement d’une
tentation. Même les saints doivent y faire face. Tout le monde a ces logismoi, car tout le monde est humain.
Se demander obsessionnellement « pourquoi ai-je ces pensées » révèle un égotisme.
Le père Maximos cite l’exemple d’un ancien qui avait deux jeunes moines à sa charge. Un jour, il alla les voir
pour se tenir au courant de leurs progrès, et vit des insectes étranges autour du moine le plus jeune, que
celui-ci parvint à faire fuir. Ensuite, il eut une lumière brillante autour de sa tête. L’ancien comprit que le jeune
moine avait été attaqué par des logismoi et qu’il avait réussi à les chasser, et que la Sainte Grâce était
arrivée après sa victoire spirituelle.
A ce stade donc, la technique consiste à ignorer les logismoi.
2/ L’interaction : Cela se produit quand la personne commence à interagir avec le logismos, ce qui suppose
un dialogue réel. Par exemple, en réponse à une suggestion donnée par le logismos, la personne peut se
poser la question : « est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? » Cette discussion est dangereuse, car elle
offre des prises pour le logismos. Mais tant que la personne n’a pas commis la mauvaise action, il n’y a pas
de péché. Il faut beaucoup de tempérament pour y résister.
3/ Le consentement : Il y a consentement quand la personne accepte de suivre le logismos tentateur. A ce
moment là arrivent la culpabilité et la honte — c’est le début du péché. Cependant, même si le logismos s’est
enraciné dans notre coeur, l’action n’a pas encore été commise. La guerre spirituelle est encore sur un plan
mental. De ce fait, commettre cette action mentalement est toujours moins grave que de commettre l’action
physiquement. Par exemple, un adultère mental n’est pas un adultère réel.
Pour le prouver, Saint Jean Chrisostome, alors patriarche de Constantinople, avait invité tous les zélotes
chrétiens qui croyaient en cette idée. Il les invita à un banquet somptueux, avec les mets les plus délicats.
Mais il leur demanda de réciter des prières et les invités affamés s’impatientaient. Finalement, il les a tous
renvoyés. Ils étaient choqués. Le patriarche leur dit alors que selon eux, puisqu’ils avaient désiré la
nourriture, c’était comme s’ils avaient consommé la nourriture ! Cela leur servit de leçon.
4/ La captivité : La personne devient l’otage des logismoi. Une fois qu’une personne y succombe, il est
beaucoup plus facile pour les logismoi de revenir, et plus difficile aussi d’y faire face. L’acte devient une
habitude dont la personne n’arrive pas à se défaire.
5/ La passion (ou l’obsession) : Le logismos s’intègre complètement au noûs. La personne est captive, et a
un comportement destructeur envers elle-même et les autres. C’est le cas par exemple, d’un joueur
compulsif. La personne est pleinement consciente que son comportement est destructeur, mais son coeur est
captif, elle ne peut pas rejeter l’énergie négative qui la possède et la contrôle.
Le père Maximos explique ensuite de quelle manière on peut se guérir de telles influences. Il cite l’exemple de
l’addiction à la drogue, et de personnes ayant ce problème qui ont cherché refuge au monastère de la Panagia. Il
évoque la construction d’un centre de réadaptation consacré à ces addictions répandues à Chypre.
La méthode utilisée pour combattre les logismoi passe tout d’abord par le fait de les ignorer, de rester
complètement indifférent.
Tout comme on ne devrait pas se mettre en colère quand un avion passe au-dessus de
chez soi, on ne devrait pas non plus réagir aux logismoi perturbateurs.
On ne devrait pas s’engager dans un dialogue avec eux, par confiance excessive. C’est une erreur tactique de discuter avec un ennemi mortel, plus
intelligent que soi.
Par exemple, si quelqu’un vous injurie dans la rue, mais que vous êtes en sécurité dans votre
maison, pourquoi sortir lui répondre et s’exposer à une attaque ? Il en va de même pour l’attitude envers les
logismoi.
Une autre stratégie est possible, la confrontation active.
Si par exemple un logismos répète sans cesse qu’il n’y a pas de Dieu, et harcèle le moine en lui demandant « Que fais-tu là ? C’est insensé, il n’y a pas de Dieu, » etc.,
la personne peut choisir de répondre par des arguments. Cette stratégie est plus facile si la personne a atteint un
certain stade de purification de ses passions et désirs terrestres. Il est alors possible de débattre avec les logismoi
et de les vaincre (comme Jésus dans le désert).
Ce n’est bien sûr pas une stratégie recommandée pour les novices.
Si en dépit de ses efforts, les logismoi restent tenaces, il est possible d’introduire dans son esprit un logismos de
scission.
Il s’agit de se concentrer sur un autre logismos pour réduire l’influence du logismos perturbateur.
Le père Maximos donne l’exemple d’un ermite qui passe son temps à compter les bougies, et comme son esprit sera
occupé les autres logismoi vont diminuer et pourront être maitrisés.
Il est aussi possible de par exemple marcher dans la nature, car les arbres en particulier, donnent une énergie nouvelle qui peut nous renforcer.
Le travail manuel est également efficace, c’est la raison pour laquelle il est encouragé dans les monastères.
Le travail manuel empêche aux distractions de perturber le flux de la Grâce, c’est une forme de pratique spirituelle.
Enfin, évidemment, la prière est très efficace contre les logismoi. La plus efficace est l’Efche, la répétition du nom
du Christ, aussi appelée prière du coeur : « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. »
Cependant, une personne ne devrait pas recourir automatiquement à la prière quand elle est confrontée aux
logismoi.
Elle ne devrait pas prononcer la prière, alors qu’elle est tremblante au milieu du champ de bataille spirituel.
Avant de prier, la personne doit avoir développé une maîtrise rationnelle de la situation. Il est bon de prier, donc,
mais jamais sous la panique.
Le travail spirituel dans son ensemble, appelé askesis, renforce progressivement l’âme et permet de retrouver la
santé spirituelle.
On devient alors très sensible à la présence des logismoi chez les autres. Le père Maximos cite à
nouveau la vie de l’Ancien Paisios (sage)
Celui-ci, lorsqu’il entendait les péchés qu’on lui confessait, en devenait malade.
L’esprit d’une personne qui s’est purifiée des passions inférieures ne laissera pas entrer les logismoi, et son corps
les rejettera directement, en raison de son système immunitaire énergétique.
Une personne libérée et purifiée ne laissera même pas son esprit imaginer ces logismoi.
Les logismoi ne sont jamais là par hasard.
La résonance que notre esprit peut avoir avec les logismoi permet de travailler sur les imperfections qui sont autant d’obstacles sur la route vers l’humilité.
Une personne pourra être confrontée à des logismoi justement parce qu’elle a exprimé le souhait de progresser, de se perfectionner.
« Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu ! » (Matthieu, 5:
La perfection signifie : l’éradication de l’inconscient. En effet, la « répression » n’est pas compatible avec la vie spirituelle. Il ne s’agit donc pas de « réprimer » mais de « transmuter » (par exemple, l’énergie érotique, eros, devient amour divin, agape).
Cela nécessite une transmutation des passions stockées dans le soi-disant « inconscient ».
La discipline monastique amène à la conscience ce qui reste dans l’ombre de l’inconscient, jusqu’à ce qu’il devienne totalement transparent
La maîtrise des logismoi
Selon le père Maximos, les saints ont enseigné un programme élaboré pour maîtriser les logismoi. Les saints
avaient identifié cinq stades dans le développement d’un logismos.
1/ L’attaque : C’est lorsqu’un logismos pénètre dans l’esprit. Il s’agit de la suggestion, par exemple, de voler.
Le logismos se manifeste en disant… « regarde ces billets, personne ne regarde, prends-les. » A ce stade,
de tels logismoi ne sont pas des péchés, car ils n’ont entraîné aucun acte. Il s’agit simplement d’une
tentation. Même les saints doivent y faire face. Tout le monde a ces logismoi, car tout le monde est humain.
Se demander obsessionnellement « pourquoi ai-je ces pensées » révèle un égotisme.
Le père Maximos cite l’exemple d’un ancien qui avait deux jeunes moines à sa charge. Un jour, il alla les voir
pour se tenir au courant de leurs progrès, et vit des insectes étranges autour du moine le plus jeune, que
celui-ci parvint à faire fuir. Ensuite, il eut une lumière brillante autour de sa tête. L’ancien comprit que le jeune
moine avait été attaqué par des logismoi et qu’il avait réussi à les chasser, et que la Sainte Grâce était
arrivée après sa victoire spirituelle.
A ce stade donc, la technique consiste à ignorer les logismoi.
2/ L’interaction : Cela se produit quand la personne commence à interagir avec le logismos, ce qui suppose
un dialogue réel. Par exemple, en réponse à une suggestion donnée par le logismos, la personne peut se
poser la question : « est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? » Cette discussion est dangereuse, car elle
offre des prises pour le logismos. Mais tant que la personne n’a pas commis la mauvaise action, il n’y a pas
de péché. Il faut beaucoup de tempérament pour y résister.
3/ Le consentement : Il y a consentement quand la personne accepte de suivre le logismos tentateur. A ce
moment là arrivent la culpabilité et la honte — c’est le début du péché. Cependant, même si le logismos s’est
enraciné dans notre coeur, l’action n’a pas encore été commise. La guerre spirituelle est encore sur un plan
mental. De ce fait, commettre cette action mentalement est toujours moins grave que de commettre l’action
physiquement. Par exemple, un adultère mental n’est pas un adultère réel.
Pour le prouver, Saint Jean Chrisostome, alors patriarche de Constantinople, avait invité tous les zélotes
chrétiens qui croyaient en cette idée. Il les invita à un banquet somptueux, avec les mets les plus délicats.
Mais il leur demanda de réciter des prières et les invités affamés s’impatientaient. Finalement, il les a tous
renvoyés. Ils étaient choqués. Le patriarche leur dit alors que selon eux, puisqu’ils avaient désiré la
nourriture, c’était comme s’ils avaient consommé la nourriture ! Cela leur servit de leçon.
4/ La captivité : La personne devient l’otage des logismoi. Une fois qu’une personne y succombe, il est
beaucoup plus facile pour les logismoi de revenir, et plus difficile aussi d’y faire face. L’acte devient une
habitude dont la personne n’arrive pas à se défaire.
5/ La passion (ou l’obsession) : Le logismos s’intègre complètement au noûs. La personne est captive, et a
un comportement destructeur envers elle-même et les autres. C’est le cas par exemple, d’un joueur
compulsif. La personne est pleinement consciente que son comportement est destructeur, mais son coeur est
captif, elle ne peut pas rejeter l’énergie négative qui la possède et la contrôle.
Le père Maximos explique ensuite de quelle manière on peut se guérir de telles influences. Il cite l’exemple de
l’addiction à la drogue, et de personnes ayant ce problème qui ont cherché refuge au monastère de la Panagia. Il
évoque la construction d’un centre de réadaptation consacré à ces addictions répandues à Chypre.
La méthode utilisée pour combattre les logismoi passe tout d’abord par le fait de les ignorer, de rester
complètement indifférent.
Tout comme on ne devrait pas se mettre en colère quand un avion passe au-dessus de
chez soi, on ne devrait pas non plus réagir aux logismoi perturbateurs.
On ne devrait pas s’engager dans un dialogue avec eux, par confiance excessive. C’est une erreur tactique de discuter avec un ennemi mortel, plus
intelligent que soi.
Par exemple, si quelqu’un vous injurie dans la rue, mais que vous êtes en sécurité dans votre
maison, pourquoi sortir lui répondre et s’exposer à une attaque ? Il en va de même pour l’attitude envers les
logismoi.
Une autre stratégie est possible, la confrontation active.
Si par exemple un logismos répète sans cesse qu’il n’y a pas de Dieu, et harcèle le moine en lui demandant « Que fais-tu là ? C’est insensé, il n’y a pas de Dieu, » etc.,
la personne peut choisir de répondre par des arguments. Cette stratégie est plus facile si la personne a atteint un
certain stade de purification de ses passions et désirs terrestres. Il est alors possible de débattre avec les logismoi
et de les vaincre (comme Jésus dans le désert).
Ce n’est bien sûr pas une stratégie recommandée pour les novices.
Si en dépit de ses efforts, les logismoi restent tenaces, il est possible d’introduire dans son esprit un logismos de
scission.
Il s’agit de se concentrer sur un autre logismos pour réduire l’influence du logismos perturbateur.
Le père Maximos donne l’exemple d’un ermite qui passe son temps à compter les bougies, et comme son esprit sera
occupé les autres logismoi vont diminuer et pourront être maitrisés.
Il est aussi possible de par exemple marcher dans la nature, car les arbres en particulier, donnent une énergie nouvelle qui peut nous renforcer.
Le travail manuel est également efficace, c’est la raison pour laquelle il est encouragé dans les monastères.
Le travail manuel empêche aux distractions de perturber le flux de la Grâce, c’est une forme de pratique spirituelle.
Enfin, évidemment, la prière est très efficace contre les logismoi. La plus efficace est l’Efche, la répétition du nom
du Christ, aussi appelée prière du coeur : « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. »
Cependant, une personne ne devrait pas recourir automatiquement à la prière quand elle est confrontée aux
logismoi.
Elle ne devrait pas prononcer la prière, alors qu’elle est tremblante au milieu du champ de bataille spirituel.
Avant de prier, la personne doit avoir développé une maîtrise rationnelle de la situation. Il est bon de prier, donc,
mais jamais sous la panique.
Le travail spirituel dans son ensemble, appelé askesis, renforce progressivement l’âme et permet de retrouver la
santé spirituelle.
On devient alors très sensible à la présence des logismoi chez les autres. Le père Maximos cite à
nouveau la vie de l’Ancien Paisios (sage)
Celui-ci, lorsqu’il entendait les péchés qu’on lui confessait, en devenait malade.
L’esprit d’une personne qui s’est purifiée des passions inférieures ne laissera pas entrer les logismoi, et son corps
les rejettera directement, en raison de son système immunitaire énergétique.
Une personne libérée et purifiée ne laissera même pas son esprit imaginer ces logismoi.
Les logismoi ne sont jamais là par hasard.
La résonance que notre esprit peut avoir avec les logismoi permet de travailler sur les imperfections qui sont autant d’obstacles sur la route vers l’humilité.
Une personne pourra être confrontée à des logismoi justement parce qu’elle a exprimé le souhait de progresser, de se perfectionner.
« Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu ! » (Matthieu, 5:
La perfection signifie : l’éradication de l’inconscient. En effet, la « répression » n’est pas compatible avec la vie spirituelle. Il ne s’agit donc pas de « réprimer » mais de « transmuter » (par exemple, l’énergie érotique, eros, devient amour divin, agape).
Cela nécessite une transmutation des passions stockées dans le soi-disant « inconscient ».
La discipline monastique amène à la conscience ce qui reste dans l’ombre de l’inconscient, jusqu’à ce qu’il devienne totalement transparent
Siroco- Messages : 431
Date d'inscription : 09/03/2013
Logismos, Logismoi
Merci pour ce texte profond.
Pas moyen de faire une "citation", alors de mémoire, pour quelle raison ne peut on prier tremblant de peur sur un champ de bataille psychique ?? de mémoire aussi, cela m'est arrivé (quand j'y ai enfin pensé!...) et la ch^^ose s'est éloignée.
Pas moyen de faire une "citation", alors de mémoire, pour quelle raison ne peut on prier tremblant de peur sur un champ de bataille psychique ?? de mémoire aussi, cela m'est arrivé (quand j'y ai enfin pensé!...) et la ch^^ose s'est éloignée.
Fleur2lys- Messages : 1176
Date d'inscription : 03/02/2011
Age : 62
Localisation : entre Lyon et Grenoble
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