oiseaux blancs / oiseaux noirs
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oiseaux blancs / oiseaux noirs
Tierno bokar , le sage de bandiagra
- La bonne action la plus profitable est celle qui consiste à prier pour ses ennemis.
Comment ! m'étonnai-je. Généralement, les gens ont tendance à maudire leurs ennemis plutôt qu'à les bénir. Est-ce que cela ne nous ferait pas paraître un peu stupide que de prier pour nos ennemis ?
- Peut-être, répondit Tierno, mais seulement aux yeux de ceux qui n'ont pas compris. Les hommes ont, certes, le droit de maudire leurs ennemis, mais ils se font beaucoup plus de tort à eux-mêmes en les maudissant qu'en les bénissant.
- Je ne comprends pas, repris-je. Si un homme maudit son ennemi et si sa malédiction porte, elle peut détruire son ennemi. Cela ne devrait-il pas plutôt le mettre à l'aise ?
- En apparence, peut-être, répondit Tierno, mais ce n'est alors qu'une satisfaction de l'âme égoïste, donc une satisfaction d'un niveau inférieur, matériel.
Du point de vue occulte, c'est le fait de bénir son ennemi qui est le plus profitable. Même si l'on passe pour un imbécile aux yeux des ignorants, on montre par là, en réalité, sa maturité spirituelle et le degré de sa sagesse.»
- Pourquoi ? lui demandai-je.
C'est alors que Tierno, pour m'aider à comprendre, parla des oiseaux blancs et des oiseaux noirs.
- Les hommes, dit-il, sont les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face.
Chaque mur est percé d'une multitude de petits trous où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs. Les oiseaux noirs, ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles.
Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles. Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d'oiseaux blancs et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d'oiseaux noirs.
- Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l'un de l'autre. Appelons-les Youssouf et Ali.
Un jour, Youssouf, persuadé que Ali lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée.
Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère un trou correspondant. Son oiseau noir s'envole vers Ali et cherche, pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme.
Si, de son côté, Ali n'a pas envoyé d'oiseau noir vers Youssouf, c'est-à-dire s'il n'a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous noirs ne sera vide.
Ne trouvant pas où se loger, l'oiseau noir de Youssouf sera obligé de revenir vers son nid d'origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira par ronger et détruire Youssouf lui-même.
Mais imaginons qu'Ali a, lui aussi, émis une mauvaise pensée. Ce faisant, il a libéré un trou où l'oiseau noir de Youssouf pourra entrer afin d'y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction.
Pendant ce temps, l'oiseau noir d'Ali volera vers Youssouf et viendra loger dans le trou libéré par l'oiseau noir de ce dernier.
Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à détruire l'homme auquel ils étaient destinés.
Mais une fois leur tâche accomplie, ils reviendront chacun à son nid d'origine car, est-il dit:Toute chose retourne à sa source
«Le mal dont ils étaient chargés n'étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire.
L'auteur d'une mauvaise pensée, d'un mauvais souhait, d'une malédiction est donc atteint à la fois par l'oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau noir lorsque celui-ci revient vers lui.
La même chose se produit avec les oiseaux blancs. Si nous n'émettons que de bonnes pensées envers notre ennemi alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaises pensées, ses oiseaux noirs ne trouveront pas de place où loger chez nous et retourneront à leur expéditeur.
Quant aux oiseaux blancs porteurs de bonnes pensées que nous lui aurons envoyés, s'ils ne trouvent aucune place libre chez notre ennemi, ils nous reviendront chargés de toute l'énergie bénéfique dont ils étaient porteurs.
Ainsi, si nous n'émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être.
C'est pourquoi il faut toujours bénir et ses amis et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour y accomplir sa mission d'apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l'autre, avec tout le bien dont elle était chargée.»
l'égoïsme souhaitable. C'est l'Amour de Soi valable, lié au respect de soi-même et de son prochain parce que tout homme, bon ou mauvais, est le dépositaire d'une parcelle de la Lumière divine. C'est pourquoi les soufis, conformément à l'enseignement du Prophète, ne veulent souiller ni leur bouche, ni leur être par de mauvaises paroles ou de mauvaises pensées, même par des critiques apparemment bénignes.»
- La bonne action la plus profitable est celle qui consiste à prier pour ses ennemis.
Comment ! m'étonnai-je. Généralement, les gens ont tendance à maudire leurs ennemis plutôt qu'à les bénir. Est-ce que cela ne nous ferait pas paraître un peu stupide que de prier pour nos ennemis ?
- Peut-être, répondit Tierno, mais seulement aux yeux de ceux qui n'ont pas compris. Les hommes ont, certes, le droit de maudire leurs ennemis, mais ils se font beaucoup plus de tort à eux-mêmes en les maudissant qu'en les bénissant.
- Je ne comprends pas, repris-je. Si un homme maudit son ennemi et si sa malédiction porte, elle peut détruire son ennemi. Cela ne devrait-il pas plutôt le mettre à l'aise ?
- En apparence, peut-être, répondit Tierno, mais ce n'est alors qu'une satisfaction de l'âme égoïste, donc une satisfaction d'un niveau inférieur, matériel.
Du point de vue occulte, c'est le fait de bénir son ennemi qui est le plus profitable. Même si l'on passe pour un imbécile aux yeux des ignorants, on montre par là, en réalité, sa maturité spirituelle et le degré de sa sagesse.»
- Pourquoi ? lui demandai-je.
C'est alors que Tierno, pour m'aider à comprendre, parla des oiseaux blancs et des oiseaux noirs.
- Les hommes, dit-il, sont les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face.
Chaque mur est percé d'une multitude de petits trous où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs. Les oiseaux noirs, ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles.
Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles. Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d'oiseaux blancs et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d'oiseaux noirs.
- Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l'un de l'autre. Appelons-les Youssouf et Ali.
Un jour, Youssouf, persuadé que Ali lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée.
Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère un trou correspondant. Son oiseau noir s'envole vers Ali et cherche, pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme.
Si, de son côté, Ali n'a pas envoyé d'oiseau noir vers Youssouf, c'est-à-dire s'il n'a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous noirs ne sera vide.
Ne trouvant pas où se loger, l'oiseau noir de Youssouf sera obligé de revenir vers son nid d'origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira par ronger et détruire Youssouf lui-même.
Mais imaginons qu'Ali a, lui aussi, émis une mauvaise pensée. Ce faisant, il a libéré un trou où l'oiseau noir de Youssouf pourra entrer afin d'y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction.
Pendant ce temps, l'oiseau noir d'Ali volera vers Youssouf et viendra loger dans le trou libéré par l'oiseau noir de ce dernier.
Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à détruire l'homme auquel ils étaient destinés.
Mais une fois leur tâche accomplie, ils reviendront chacun à son nid d'origine car, est-il dit:Toute chose retourne à sa source
«Le mal dont ils étaient chargés n'étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire.
L'auteur d'une mauvaise pensée, d'un mauvais souhait, d'une malédiction est donc atteint à la fois par l'oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau noir lorsque celui-ci revient vers lui.
La même chose se produit avec les oiseaux blancs. Si nous n'émettons que de bonnes pensées envers notre ennemi alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaises pensées, ses oiseaux noirs ne trouveront pas de place où loger chez nous et retourneront à leur expéditeur.
Quant aux oiseaux blancs porteurs de bonnes pensées que nous lui aurons envoyés, s'ils ne trouvent aucune place libre chez notre ennemi, ils nous reviendront chargés de toute l'énergie bénéfique dont ils étaient porteurs.
Ainsi, si nous n'émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être.
C'est pourquoi il faut toujours bénir et ses amis et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour y accomplir sa mission d'apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l'autre, avec tout le bien dont elle était chargée.»
l'égoïsme souhaitable. C'est l'Amour de Soi valable, lié au respect de soi-même et de son prochain parce que tout homme, bon ou mauvais, est le dépositaire d'une parcelle de la Lumière divine. C'est pourquoi les soufis, conformément à l'enseignement du Prophète, ne veulent souiller ni leur bouche, ni leur être par de mauvaises paroles ou de mauvaises pensées, même par des critiques apparemment bénignes.»
Invité- Invité
les trois degrés de la Foi
Tierno Bokar , le sage de Bandiagra
Ayant réfléchi à ce qu'il venait de dire, je lui demandai: - Tierno, combien y a-t-il donc de sortes de foi?
- ô mon frère, répondit-il, je ne sais pas au juste. La foi n'est ni comptabilisable comme les habitants d'une basse-cour, ni mesurable comme la distance de Bandiagara à Mopti. On ne peut la peser comme le mil de Bankassi ou les fruits du marché de Dourou. Pour moi, la foi, c'est la somme de la confiance que nous avons en Dieu et le degré de notre conviction; c'est aussi la fidélité à notre Créateur. La foi se réchauffe ou se refroidit; elle varie suivant les gens et suivant les milieux.
Pour simplifier, je schématiserai volontiers la foi ainsi: la foi sulbu, la première, que j'appellerai la foi solide; la foi sa'ilu, la seconde, que j'appellerai la foi liquide; enfin la foi ghaziyu, la plus subtile, qui est comme une vapeur gazeuse.
1. Le premier degré de la foi convient au commun, à la masse, aux marabouts attachés à la lettre. Cette foi est soutenue et canalisée par les prescriptions imposées par une Loi elle-même tirée des textes révélés, qu'ils soient judaïques, chrétiens ou musulmans. A ce stade, la foi a une forme précise; elle est intransigeante, dure comme la pierre d'où je tire son nom. La foi au degré sulbu est lourde et immobile comme une montagne. S'il le faut, elle prescrit la guerre et les armes, pour assurer sa place et se faire respecter
2. La foi sa'ilu (liquide) est la foi des hommes qui ont travaillé et affronté avec succès les épreuves sulbu, de la loi rigide qui n'admet pas de compromis. Ces hommes ont triomphé de leurs défauts et sont engagés dans la voie qui mène à là vérité. Les éléments de cette foi sa'ilu découlent de la connaissance; ils se rapportent aux vérités d'où qu'elle viennent, sans que l'on ait à considérer leur origine ou leur ancienneté. Ces vérités, recueillies et assemblées, forment un corps animé d'un perpétuel mouvement, d'une constante marche en avant, une marche de molécules d'eau qui sortent des creux de montagne, ruissellent à travers diverses terres, s' acumulent aux obstacles, puis grossissent de rivières en fleuves pour, enfin, aller se jeter dans l'océan la Vérité divine. Cette foi, tout comme son symbol liquide, mine les défauts de l'âme, ronge les rocher de l'intolérance et se répand partout, en prenant toujours la forme de son récipient. Elle pénètre les humains selon les accidents de leur terrain moral. La foi sa'ilu discipline l'adepte. Elle en fait un homme d'ALLAH capable d'entendre et d'apprécier la voix de tous ceux qui parlent du Créateur. Elle est vivifiante; elle peut se solidifier et prendre l'aspect de la grêle lorsqu'il faut traiter des âmes qui en sont restées au degré primaire. Elle peut se sublimer et s'élever en vapeur, comme la foi ghaziyu, dans le ciel de la Vérité. Elle établit le régime de la cité de paix où l'homme et l'animal vivent côte à côte, où les trois règnes vivent en frères. Ceux qui la possèdent s'élèvent contre la guerre.
3. La foi ghaziyu est le troisième et dernier terme. C'est l'apanage d'une élite dans l'élite. Ses éléments constituants sont si purs que, dégagés de tout poids matériel qui les retiendrait à la terre, ils s'élèvent comme de la fumée dans le ciel des âmes pures et tendent à les remplir. Ceux qui parviennent à cette foi adorent Dieu en vérité et dans la lumière sans couleur. La Vérité divine fleurit dans les champs de l'Amour et de la Charité.
Ayant réfléchi à ce qu'il venait de dire, je lui demandai: - Tierno, combien y a-t-il donc de sortes de foi?
- ô mon frère, répondit-il, je ne sais pas au juste. La foi n'est ni comptabilisable comme les habitants d'une basse-cour, ni mesurable comme la distance de Bandiagara à Mopti. On ne peut la peser comme le mil de Bankassi ou les fruits du marché de Dourou. Pour moi, la foi, c'est la somme de la confiance que nous avons en Dieu et le degré de notre conviction; c'est aussi la fidélité à notre Créateur. La foi se réchauffe ou se refroidit; elle varie suivant les gens et suivant les milieux.
Pour simplifier, je schématiserai volontiers la foi ainsi: la foi sulbu, la première, que j'appellerai la foi solide; la foi sa'ilu, la seconde, que j'appellerai la foi liquide; enfin la foi ghaziyu, la plus subtile, qui est comme une vapeur gazeuse.
1. Le premier degré de la foi convient au commun, à la masse, aux marabouts attachés à la lettre. Cette foi est soutenue et canalisée par les prescriptions imposées par une Loi elle-même tirée des textes révélés, qu'ils soient judaïques, chrétiens ou musulmans. A ce stade, la foi a une forme précise; elle est intransigeante, dure comme la pierre d'où je tire son nom. La foi au degré sulbu est lourde et immobile comme une montagne. S'il le faut, elle prescrit la guerre et les armes, pour assurer sa place et se faire respecter
2. La foi sa'ilu (liquide) est la foi des hommes qui ont travaillé et affronté avec succès les épreuves sulbu, de la loi rigide qui n'admet pas de compromis. Ces hommes ont triomphé de leurs défauts et sont engagés dans la voie qui mène à là vérité. Les éléments de cette foi sa'ilu découlent de la connaissance; ils se rapportent aux vérités d'où qu'elle viennent, sans que l'on ait à considérer leur origine ou leur ancienneté. Ces vérités, recueillies et assemblées, forment un corps animé d'un perpétuel mouvement, d'une constante marche en avant, une marche de molécules d'eau qui sortent des creux de montagne, ruissellent à travers diverses terres, s' acumulent aux obstacles, puis grossissent de rivières en fleuves pour, enfin, aller se jeter dans l'océan la Vérité divine. Cette foi, tout comme son symbol liquide, mine les défauts de l'âme, ronge les rocher de l'intolérance et se répand partout, en prenant toujours la forme de son récipient. Elle pénètre les humains selon les accidents de leur terrain moral. La foi sa'ilu discipline l'adepte. Elle en fait un homme d'ALLAH capable d'entendre et d'apprécier la voix de tous ceux qui parlent du Créateur. Elle est vivifiante; elle peut se solidifier et prendre l'aspect de la grêle lorsqu'il faut traiter des âmes qui en sont restées au degré primaire. Elle peut se sublimer et s'élever en vapeur, comme la foi ghaziyu, dans le ciel de la Vérité. Elle établit le régime de la cité de paix où l'homme et l'animal vivent côte à côte, où les trois règnes vivent en frères. Ceux qui la possèdent s'élèvent contre la guerre.
3. La foi ghaziyu est le troisième et dernier terme. C'est l'apanage d'une élite dans l'élite. Ses éléments constituants sont si purs que, dégagés de tout poids matériel qui les retiendrait à la terre, ils s'élèvent comme de la fumée dans le ciel des âmes pures et tendent à les remplir. Ceux qui parviennent à cette foi adorent Dieu en vérité et dans la lumière sans couleur. La Vérité divine fleurit dans les champs de l'Amour et de la Charité.
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